lundi 16 septembre 2013

L'HOMME QUI REUSSIT


alain delon dans 'astérix aux jeux olympiques'. Voici les ingrédients d'un travail réussi : une formation et une expérience dans le domaine en question, un bon niveau général d'intelligence et d'aptitude, une capacité d'avoir une grande affinité, une tolérance de la réalité et la capacité de communiquer et de recevoir des idées.

Doté de ces qualités, on a qu'une faible chance d'échouer et on peut se désintéresser de tous les aléas de la naissance, du mariage ou de la fortune, car ceux-ci ne peuvent pas mettre à sa disposition ces ingrédients nécessaires.

On pourrait avoir tout l'argent du monde et être cependant incapable d'abattre une heure de travail honnête. Un homme dans une telle situation serait terriblement malheureux.

La personne qui évite soigneusement de travailler oeuvre d'ordinaire bien plus longtemps et beaucoup plus durement que celle qui fait allégrement face au travail et l'accomplit. Les hommes qui ne peuvent pas travailler ne sont pas heureux.

Le travail est la donnée stable de notre société. Si on n'a rien à faire, on n'a pas de raison dêtre. L'homme qui ne peut pas travailler est presque sans vie ; d'habitude, il préfère la mort et oeuvre pour l'atteindre.

On a trés souvent l'impression, dans la société, qu'on travaille pour gagner tout de suite de l'argent et qu'on ne procure rien d'important à la société dans son ensemble. On ignore pourtant plusieurs choses : l'une d'entre elles est que les bons travailleurs sont peu nombreux. Il est intéressant de noter, au niveau des cadres, combien toute grande entreprise trouve précieux l'homme capable de prendre en main et de contrôler les tâches et les hommes. De telles personnes sont rarissimes. Dans la hiérarchie du monde du travail quotidien, tout l'espace inoccupé se trouve au sommet.

Il y a une autre chose très importante, à savoir que le monde actuel a été amené - par des philosophies mentales conçues pour le trahir - à croire que lorsqu'on meurt, c'est la fin de tout et qu'on n'a plus aucune responsabilité. Il est extrêmement douteux que cela soit vrai. On héritera demain de ce qu'on a quitté en mourant hier.

Une autre chose que nous savons, c'est que les hommes sont indispensables. Les philosophies désuètes ont un mécanisme qui consiste à dire aux hommes que << s'ils s'estiment indispensables, ils n'ont qu'à aller faire un tour au cimetière et bien regarder : ces hommes-là aussi étaient indispensables >>. C'est là la plus grande sottise. Si l'on examinait attentivement le cimetière, on y découvrirait le mécanicien qui naguère lançait les modèles et sans qui il n'y aurait pas d'industrie aujourd'hui. Il est douteux qu'un tel exploit soit en cours de réalisation à l'heure actuelle.

Le travailleur n'est pas uniquement un travailleur ; le manoeuvre n'est pas uniquement un manoeuvre ; l'employé de bureau n'est pas uniquement un employé de bureau. Ils sont des piliers importants qui vivent et qui respirent et sur qui repose tout l'édifice de notre civilisation. Ils ne sont pas les rouages d'une puissante machine. Ils sont la machine elle-même.

Nous sommes arrivés à un bas niveau dans l'aptitude à travailler. Le fonctionnement de tout un bureau ne s'appuie bien souvent que sur une ou deux personnes et tout le reste du personnel ne fait en apparence qu'ajouter à la complexité des affaires du service. Le progrès des pays est tributaire de la production d'un petit nombre d'usines. C'est comme si la cohésion du monde n'était assuré que par une poignée d'hommes résolus qui, en travaillant d'arrache-pied, pourraient continuer à faire tourner le reste du monde.

Mais peut-être n'y parviendront-ils pas.

C'est à ces derniers que cela est dédié.
LRH

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